Retraite sans avoir jamais travaillé : quels droits et quelles aides ?
Peut-on toucher une retraite sans jamais travailler ? Découvrez les dispositifs comme l’ASPA et l’AVPF qui permettent d’accéder à une retraite malgré l'absence de cotisations.
Peut-on toucher une retraite sans jamais travailler ? Découvrez les dispositifs comme l’ASPA et l’AVPF qui permettent d’accéder à une retraite malgré l'absence de cotisations.
Le système de retraite en France repose sur les cotisations issues du travail, ce qui peut soulever des questions pour les personnes qui n’ont jamais exercé d’activité professionnelle. Que se passe-t-il lorsqu'on n'a jamais cotisé ? Existe-t-il des aides ou des dispositifs permettant de toucher une pension ? Cet article vous explique les différents mécanismes et solutions qui permettent de bénéficier d’une forme de retraite, même sans avoir travaillé.
En France, pour bénéficier d’une pension de retraite, il est nécessaire d’avoir cotisé au cours de sa carrière professionnelle. Le calcul des droits à la retraite repose sur les cotisations sociales que vous et votre employeur avez versées pendant votre activité. Ces cotisations sont converties en trimestres pour la retraite de base et en points pour les retraites complémentaires. Mais qu'en est-il pour ceux qui n'ont jamais travaillé ? Il existe plusieurs dispositifs permettant aux personnes qui n’ont pas eu de carrière professionnelle de valider des trimestres et de bénéficier d'une pension de retraite.
L’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer (AVPF) et l’Assurance Vieillesse des Aidants (AVA) sont des dispositifs qui permettent aux parents ayant cessé ou réduit leur activité pour s’occuper de leurs enfants ou aux aidants familiaux de continuer à constituer des droits à la retraite. Ces dispositifs garantissent une continuité dans la cotisation pour la retraite de base, même en l’absence d’activité professionnelle rémunérée. Les cotisations sont prises en charge par la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) ou la Mutualité Sociale Agricole (MSA), sous réserve de respecter certaines conditions.
Pour être affilié à l'AVPF, vous devez :
Quant à l’AVA, il est destiné aux aidants prenant en charge un proche handicapé (au moins 80 % d’incapacité) ou en perte d’autonomie, ou encore dans le cadre d’un congé proche aidant.
L'affiliation à l'AVPF ou à l'AVA est effective tant que vous remplissez les conditions, sauf pour le congé proche aidant, limité à un an sur toute la carrière. Il est important de noter que ces dispositifs couvrent la retraite de base, mais ne permettent pas d'accumuler de points pour la retraite complémentaire.
Même si vous n'avez jamais travaillé, il est possible de valider jusqu’à six trimestres de retraite en vous inscrivant comme demandeur d'emploi à Pôle emploi, même sans percevoir d’indemnité. Cela signifie que ces périodes de chômage non indemnisé sont comptabilisées pour la retraite de base, mais ne permettent pas de générer des droits pour la retraite complémentaire.
Les périodes de service militaire peuvent également permettre de valider des trimestres pour la retraite. Chaque période de 90 jours de service équivaut à un trimestre validé. Cependant, pour que ces trimestres soient comptabilisés, vous devez avoir cotisé avant ou après votre service militaire. Cela peut s'appliquer aux personnes ayant effectué leur service national ou ayant travaillé dans l’armée.
Pour les personnes n’ayant jamais cotisé ou très peu, l'Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA), anciennement appelée « minimum vieillesse », permet de garantir un revenu minimum à partir de 65 ans (62 ans dans certains cas). L’ASPA n’est pas une pension de retraite à proprement parler, mais une allocation versée aux seniors sous certaines conditions.
Pour bénéficier de l'ASPA, il faut remplir les critères suivants :
Le montant de l'ASPA vient compléter vos ressources jusqu’à un certain seuil. En 2024, pour une personne seule sans aucun revenu, le montant maximal de l'ASPA est de 12 144,27 € par an, soit 1 012,02 € par mois, et 1 571,16 € par mois pour les couples. Si vous disposez déjà d'une petite pension ou d’autres ressources, l’ASPA viendra combler la différence jusqu’à ce montant. Par exemple, si vous percevez 500 € par mois de revenus, l'ASPA sera de 512,02 € par mois pour atteindre le seuil de 1 012,02 €.
En plus de l’AVPF et de l’ASPA, d’autres dispositifs permettent de valider des trimestres même sans avoir cotisé par le travail.
Les cotisations volontaires à l’assurance vieillesse permettent aux anciens artisans, commerçants, professions libérales, exploitants agricoles, et leurs conjoints collaborateurs, de continuer à cotiser après avoir cessé leur activité. Elles s’appliquent également aux personnes en location-gérance ou aux aidants familiaux. Pour bénéficier de ce dispositif, il faut effectuer la demande dans les six mois suivant la fin de l’affiliation obligatoire et ne pas être rattaché à un autre régime de retraite. Les cotisations, calculées en fonction du dernier revenu d’activité et du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), permettent de valider des trimestres à la retraite de base et, pour certains régimes, de cotiser également à la retraite complémentaire.
Par exemple, en 2024, les cotisations pour les artisans et commerçants varient entre 5 444 € et 10 921 € par an, selon la catégorie de revenu (de 50 % à 100 % du PASS). Les paiements peuvent être effectués trimestriellement ou par prélèvement mensuel.
Si vous avez travaillé partiellement ou exercé une activité dans plusieurs pays, notamment au sein de l'Union européenne, vous pouvez faire valoir vos droits à la retraite grâce aux accords bilatéraux ou européens. Ces accords permettent de regrouper les trimestres cotisés dans plusieurs pays, facilitant ainsi l’accès à une pension de retraite.
En France, la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) peut vous aider à regrouper les trimestres et à calculer vos droits en tenant compte de vos périodes d’emploi à l’étranger. Chaque pays versera une pension proportionnelle aux trimestres travaillés sur son territoire.
L’AVPF et l’ASPA permettent de valider des trimestres pour la retraite de base, mais ces périodes ne génèrent pas de droits à la retraite complémentaire. En France, les retraites complémentaires sont gérées par des régimes comme l’Agirc-Arrco, et elles sont calculées en fonction des points accumulés pendant votre carrière. Ainsi, si vous n'avez pas cotisé directement pour une retraite complémentaire, vous ne percevrez pas de complément au moment de la retraite, ce qui peut considérablement réduire le montant total perçu.
Pour ceux ayant cotisé de manière intermittente, des dispositifs comme le minimum contributif permettent d’augmenter légèrement le montant des pensions de retraite lorsque celles-ci sont très faibles, mais cela concerne uniquement les personnes ayant travaillé au moins une partie de leur vie.
En France, bien que la retraite repose principalement sur les cotisations, des dispositifs comme l'ASPA et l'AVPF permettent aux personnes n'ayant jamais travaillé ou peu cotisé de valider des trimestres ou de garantir un minimum vital. Toutefois, ces aides ont des limites, notamment pour la retraite complémentaire. Il est donc essentiel de se renseigner tôt sur ses droits et d’envisager des solutions alternatives comme l’épargne retraite ou les cotisations volontaires.
Cet article explore les différentes solutions pour obtenir une retraite sans avoir cotisé, comme l'Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) et l’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer (AVPF). Il aborde également les exceptions liées aux périodes de chômage et au service militaire.