INFARCTUS INTESTINAL

Infarctus intestinal : décrypter les signes de cette urgence médicale

Un repas équilibré pour limiter les risques d’infarctus intestinal
Un repas équilibré pour limiter les risques d’infarctus intestinalCredit Photo - Shutterstock
Publié le 21/01/2025 | Mis à jour le 20/01/2025 par Daphné Lemercier

Comprenez les causes, symptômes, et traitements de l’infarctus intestinal. Découvrez comment prévenir cette urgence médicale, en particulier chez les seniors.

L’infarctus intestinal est une pathologie méconnue, mais pourtant grave, qui peut avoir des conséquences lourdes si elle n’est pas traitée rapidement. Ce sujet est particulièrement important pour les seniors, car ils sont plus exposés à ce type de problème. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ce qu’est l’infarctus intestinal, ses symptômes, ses causes, et comment le prévenir, en s’appuyant sur des données médicales fiables.

Qu’est-ce que l’infarctus intestinal ?

Imaginez que l’intestin, tout comme le cœur, a besoin d’un apport constant de sang pour fonctionner correctement. Lorsque cet apport est interrompu par un caillot ou une obstruction, certaines parties de l’intestin ne reçoivent plus d’oxygène et de nutriments essentiels. Cela peut entraîner la mort des tissus, un phénomène que l’on appelle infarctus intestinal ou ischémie mésentérique aiguë. 

Contrairement à l’infarctus du myocarde (cœur) ou à l’AVC (cerveau), l’infarctus intestinal est moins connu, mais tout aussi redoutable. La cause principale est souvent un caillot sanguin qui bloque une artère mésentérique, mais d’autres facteurs peuvent intervenir, comme une diminution brutale du débit sanguin. Selon une étude publiée dans The New England Journal of Medicine (2020), l’ischémie mésentérique aiguë représente une urgence chirurgicale avec un taux de mortalité élevé en l’absence de prise en charge rapide.

Les causes de l’infarctus intestinal

Formation de caillots sanguins (thrombose) 

C’est l’une des causes les plus fréquentes. Un caillot se forme dans une artère mésentérique (vaisseau sanguin qui irrigue l’intestin), empêchant le sang de circuler correctement. Ce phénomène est souvent lié à des troubles cardiovasculaires comme la fibrillation auriculaire ou l’athérosclérose.

Embolie

Un caillot formé ailleurs dans le corps, comme dans le cœur, peut se déplacer et obstruer une artère mésentérique. Ce type de blocage est particulièrement rapide et peut provoquer des dégâts importants en très peu de temps.

Réduction du flux sanguin (ischémie non occlusive)

Dans certains cas, ce n’est pas un caillot qui est en cause, mais une diminution globale de l’apport sanguin. Cela peut survenir en cas de déshydratation sévère, de choc septique ou d’insuffisance cardiaque.

Compression externe des vaisseaux

Une tumeur ou une masse dans l’abdomen peut comprimer les vaisseaux sanguins et réduire l’irrigation intestinale.

Vasospasme

Une contraction prolongée des vaisseaux sanguins (souvent causée par certains médicaments ou drogues comme la cocaïne) peut aussi entraîner un infarctus intestinal.

Pourquoi les seniors sont-ils plus à risque ?

Les seniors sont plus à risque en raison de changements naturels liés à l’âge, comme la rigidité des vaisseaux sanguins et une tendance accrue à développer des caillots.

  • Facteurs liés au mode de vie : une alimentation déséquilibrée, riche en graisses saturées et pauvre en fibres, contribue au développement de l’athérosclérose, qui est une des causes principales de l’infarctus intestinal. La sédentarité et le tabagisme aggravent également ce risque.
  • Conditions médicales sous-jacentes : les maladies cardiovasculaires, la fibrillation auriculaire (un trouble du rythme cardiaque) et l’hypertension artérielle augmentent le risque de formation de caillots.
  • Prise de médicaments spécifiques : certains anticoagulants, bien que nécessaires pour éviter d’autres complications, peuvent paradoxalement favoriser l’apparition d’un infarctus intestinal si mal ajustés.

Les symptômes de l’infarctus intestinal à ne jamais ignorer

L’infarctus intestinal est souvent comparé à un "orage abdominal". Les douleurs qu’il provoque sont brutales, intenses et inhabituelles.

  • Douleurs soudaines et violentes : c’est le signe le plus courant. Ces douleurs peuvent apparaître au milieu du ventre et s’accompagner de nausées ou de vomissements.
  • Troubles digestifs : certains ressentent des ballonnements ou observent du sang dans leurs selles.
  • Symptômes graves : si la douleur s’accompagne d’un abdomen rigide, d’une sensation de malaise général ou d’une chute de la tension artérielle, il faut consulter en urgence.

Diagnostiquer l’infarctus intestinal

Devant des symptômes alarmants, il est crucial de consulter un médecin sans attendre. Le diagnostic repose sur plusieurs étapes :

  • Interrogatoire médical et examen clinique : le médecin cherchera à comprendre vos antécédents et à identifier les zones douloureuses.
  • Analyses sanguines : un taux élevé de lactates dans le sang est un signal d’alerte, indiquant une souffrance des tissus.
  • Imageries spécialisées : le scanner abdominal, souvent combiné à une angiographie, est l’outil le plus fiable pour visualiser les vaisseaux obstrués.

Les différentes options de traitement possibles

L’infarctus intestinal exige une prise en charge rapide pour limiter les dégâts.

  • Traitement médical : si le diagnostic est fait tôt, des anticoagulants ou des thrombolytiques (médicaments pour dissoudre les caillots) peuvent suffire.
  • Intervention chirurgicale : dans les cas plus graves, une opération est indispensable pour retirer la partie nécrosée de l’intestin ou rétablir la circulation sanguine. Ce type d’intervention peut être lourd, mais il sauve des vies.
  • Soins après l’intervention : une attention particulière est nécessaire après le traitement. Un régime alimentaire adapté et un suivi régulier avec un spécialiste aident à prévenir les complications.

Les complications possibles

L’infarctus intestinal peut entraîner des conséquences graves si une prise en charge rapide n’est pas effectuée. À court terme, des complications comme une péritonite, une inflammation sévère de la cavité abdominale, ou une septicémie peuvent mettre la vie du patient en danger. À long terme, certaines personnes développent un syndrome de l’intestin court, entraînant des troubles digestifs chroniques et une réduction de la capacité d’absorption des nutriments. Selon un article de The American Journal of Surgery, un diagnostic tardif double les risques de mortalité, soulignant ainsi l’importance d’une intervention rapide.

Prévenir l’infarctus intestinal

Heureusement, il est possible de réduire les risques grâce à quelques changements dans votre quotidien.

  • Adoptez une alimentation saine : consommez plus de fruits, légumes et céréales complètes, et réduisez les aliments riches en graisses saturées. Pensez aussi à boire suffisamment d’eau.
  • Bougez plus : une simple marche de 30 minutes par jour peut améliorer la circulation sanguine et réduire les risques cardiovasculaires.
  • Arrêtez le tabac : le tabagisme favorise l’athérosclérose et affaiblit les vaisseaux sanguins.
  • Faites surveiller vos facteurs de risque : si vous avez une maladie cardiovasculaire ou si vous prenez des anticoagulants, un suivi médical régulier est indispensable.

Enfin, n’hésitez pas à consulter rapidement si vous ressentez des douleurs abdominales inhabituelles. Une prise en charge précoce peut faire toute la différence.


L’infarctus intestinal est une urgence qui, bien que rare, peut toucher n’importe qui, surtout à un âge avancé. En adoptant une vie plus saine et en restant vigilant face aux symptômes, vous pouvez réduire considérablement vos risques. Rappelez-vous : face à une douleur abdominale intense, mieux vaut consulter pour rien que de prendre un risque inutile. Votre santé mérite toute votre attention.

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Pour résumer

L’article explore l’infarctus intestinal, une urgence médicale grave. Il détaille ses causes, comme les caillots sanguins ou encore les troubles cardiovasculaires, ainsi que ses symptômes, souvent violents et soudains. Des conseils pratiques de prévention et un éclairage sur les traitements disponibles permettent de sensibiliser les seniors à cette pathologie méconnue mais redoutable.