Pension de réversion et pacs : ce que vous devez savoir

Un couple de seniors célèbrent leurs pacs.
Un couple de seniors célèbrent leurs pacs.Credit Photo - Shutterstock
Le 05/12/2024

Découvrez les droits des partenaires pacsés en matière de pension de réversion, les obstacles actuels, les réformes envisagées et les solutions alternatives.

La pension de réversion est un dispositif essentiel pour les conjoints survivants, leur offrant un soutien financier après le décès de leur partenaire. Si elle s’applique aux couples mariés, qu’en est-il pour les partenaires pacsés ? Cet article détaille les droits, les limites et les éventuelles évolutions concernant la pension de réversion et le pacs, afin de répondre aux interrogations des seniors.

Qu’est-ce que la pension de réversion ?

La pension de réversion correspond à une partie de la retraite perçue ou qu’aurait perçue le conjoint décédé. Son objectif principal est de compenser la perte de revenus liée au veuvage. Elle est versée sous conditions spécifiques qui varient selon le régime de retraite du défunt : régime général des salariés, régimes complémentaires (Agirc-Arrco) ou régimes spéciaux (fonction publique, SNCF, etc.).

Toutefois, un point fondamental à retenir est que cette pension n’est actuellement accessible qu’aux conjoints mariés, excluant les partenaires pacsés et les concubins dans la plupart des cas.

Pacs et pension de réversion : quels sont les droits actuels ?

Dans le cadre légal actuel, les partenaires pacsés ne peuvent prétendre à la pension de réversion dans les régimes général et complémentaires. Ces régimes considèrent que seuls les conjoints unis par le mariage bénéficient de ce droit, une distinction motivée historiquement par le statut juridique et les engagements du mariage.

Dans les régimes spéciaux, une exception notable concerne les couples de même sexe liés par un PACS avant la légalisation du mariage pour tous en 2013. Si ces partenaires se sont mariés par la suite, la durée du PACS peut être prise en compte pour l’ouverture des droits à la pension de réversion. Cette mesure reste exceptionnelle et ne s’applique pas aux autres situations de PACS.

Différences entre pacs et mariage concernant la pension de réversion

Le mariage reste la condition incontournable pour ouvrir des droits à la pension de réversion. Cette différence repose sur des raisons historiques et sociales : le mariage est perçu comme un engagement légal plus fort, impliquant un lien économique et patrimonial durable. Le pacs, bien qu’il confère des avantages fiscaux et successoraux, ne bénéficie pas de la même reconnaissance en matière de protection sociale.

Les concubins, de leur côté, ne disposent d’aucun droit à la pension de réversion, car leur union n’a aucune valeur juridique sur le plan de la protection sociale.

Pourquoi le gouvernement ne veut pas accorder le droit à la pension de réversion pour le pacs ?

Le refus d’accorder le droit à la pension de réversion aux partenaires pacsés repose principalement sur des considérations économiques, juridiques et symboliques

  • Sur le plan financier, élargir ce droit représenterait un coût supplémentaire important pour les caisses de retraite, déjà mises à rude épreuve par le vieillissement de la population et l’augmentation de la durée de vie. 
  • Juridiquement, le mariage est perçu comme un engagement plus fort que le PACS, notamment en matière de solidarité et de partage des biens, ce qui justifie des droits spécifiques. 
  • Enfin, sur le plan symbolique, certains responsables estiment que cet avantage doit rester lié au mariage, pour préserver sa spécificité dans le système de protection sociale français. 

Ces raisons combinées freinent les réformes, malgré une demande croissante de reconnaissance des autres formes d’union.

Vers une réforme pour inclure les partenaires pacsés ?

Depuis plusieurs années, des discussions sont en cours pour élargir les droits à la pension de réversion aux partenaires pacsés : 

  • En décembre 2019, une proposition de loi n° 2507 avait été déposée à l'Assemblée nationale, visant à étendre le droit à la pension de réversion aux couples liés par un pacte civil de solidarité (PACS). 
  • Le 12 septembre 2023, une nouvelle proposition de loi de la 16e législature a été déposée pour élargir ce droit aux partenaires pacsés, sous réserve que leur union ait duré au moins cinq ans. 
  • Plus récemment, le Conseil d’orientation des retraites (COR), missionné par le gouvernement, a évoqué le 1er février 2024 des pistes de réforme pour intégrer les couples pacsés et concubins au dispositif de pension de réversion. L’objectif serait de conditionner ce droit à une durée minimale de vie commune et d’harmoniser les règles de calcul entre les différents régimes. Cette réflexion, inscrite dans une approche globale de modernisation des retraites, vise à répondre à l’évolution des pratiques sociétales, où le mariage n’est plus systématique.

Cependant, toutes ces propositions restent à l’étude. Le COR prévoit de finaliser ses analyses et de présenter ses conclusions au gouvernement d’ici fin 2024. Ces avancées témoignent d’un mouvement progressif en faveur d’une meilleure reconnaissance des PACS, tout en maintenant des conditions strictes pour préserver l’équilibre financier des régimes de retraite.

Solutions pour les partenaires pacsés : alternatives et conseils

Pour les partenaires pacsés, il est essentiel d’anticiper l’absence de pension de réversion. Plusieurs solutions existent pour sécuriser l’avenir financier de son partenaire :

  • Anticiper la succession : le pacs permet de transmettre une part du patrimoine au survivant sans droits de succession, à condition d’établir un testament (auprès d’un notaire) en ce sens.
  • Souscrire à une assurance décès : cette alternative offre un capital ou une rente au partenaire survivant en cas de décès.
  • Profiter des prestations sociales : certaines aides comme le capital décès de la Sécurité sociale peuvent partiellement compenser l’absence de réversion.

Ces démarches nécessitent souvent l’accompagnement d’un notaire ou d’un conseiller juridique pour garantir une protection optimale.


Si la pension de réversion reste inaccessible aux partenaires pacsés dans la majorité des régimes de retraite, des alternatives permettent de mieux préparer l’avenir. Renseignez-vous auprès de votre caisse de retraite ou d’un expert juridique pour envisager des solutions adaptées à votre situation. Prenez également le temps de vous informer sur les nouvelles propositions de loi, comme celles déposées en 2019 et 2023, visant à élargir ce droit aux partenaires pacsés. Une meilleure anticipation et une veille sur ces évolutions législatives sont les clés pour éviter les mauvaises surprises et protéger ses proches.

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Pour résumer

Cet article explore les droits des partenaires pacsés face à la pension de réversion, généralement réservée aux couples mariés. Il analyse les propositions de réforme, les obstacles légaux et financiers, ainsi que des solutions alternatives pour protéger le conjoint survivant. Une ressource essentielle pour comprendre les enjeux et anticiper sa situation.

Rédacteur

Daphné Lemercier
Par Daphné Lemercier
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